Incontinence urinaire


fuites urinaires

L’incontinence urinaire est la perte involontaire des urines. Deux à quatre millions de personnes en sont atteintes. On peut guérir trois incontinences sur quatre. Encore faut-il oser en parler à son médecin en levant le tabou qui entoure trop souvent cette anomalie.

Incontinence : maladie de la femme

75% des incontinences concernent la femme : l’explication est anatomique, mais deux grandes étapes marquent la vie d’une femme et en favorisent la survenue.
La grossesse peut occasionner un affaissement du périnée expliquant que 30% des femmes souffrent de fuites urinaires après un accouchement.
La ménopause, par la carence en œstrogènes, entraîne une atrophie des tissus et un affaiblissement des muscles de soutien du périnée.

Tousser, rire déclenchent la fuite

Trois mécanismes sont les plus souvent en cause :

  • L’instabilité vésicale entraîne une envie d’uriner pressante et impérieuse. Si le soulagement n’est pas immédiat, il y a risque de fuite. La vessie instable se contracte trop, entraînant ce besoin d’uriner plusieurs fois par jour (six à huit fois). Elle est sensible aux facteurs extérieurs déclenchants : eau, froid, fou rire…
  • L’incontinence d’effort se manifeste en toussant, en riant, en soulevant une charge sans envie préalable.
  • La rétention d’urines est la conséquence d’un obstacle qui empêche son écoulement normal. Il existe cependant une émission d’urines par regorgement qui est involontaire.

Mais il existe d’autres circonstances à l’origine d’une incontinence :

  • la descente d’organes ou prolapsus
  • la chirurgie prostatique. De survenue précoce, elle cède à la désinfection des urines et à la gymnastique périnéale.
  • l’altération de la commande nerveuse située au niveau du cerveau et de la moelle épinière dans le cadre d’une maladie neurologique.
  • l’alitement prolongé et le fécalome sont aussi des facteurs favorisants.

En pratique

Il faut en parler à son médecin qui procédera à un examen clinique et éventuellement à des examens complémentaires. L’exploration urodynamique permet de préciser la nature des troubles : enregistrement du débit de la miction, mesure des pressions intravésicale et urétrale… L’examen bactériologique des urines recherche une infection.

Le traitement est différent selon la cause qui doit être systématiquement retrouvée :

  • suppression des situations qui aggravent l’instabilité vésicale : infection urinaire, constipation.
  • chirurgie en cas de prolapsus ou d’adénome prostatique.
  • médicaments spécifiques et rééducation associés à une électrostimulation répondant à des indications précises.
  • traitement hormonal de la ménopause.
  • l’étui pénien chez l’homme, la sonde urinaire à demeure sont des solutions palliatives.
  • la gestion des boissons. Le volume des boissons ne doit pas être réduit. En cas d’incontinence à prédominance nocturne, la majorité des prises est réalisée sur la première partie de la journée…
  • attention aux médicaments qui perturbent un équilibre instable. Les diurétiques, les sédatifs et les hypnotiques sont parfois responsables d’une incontinence transitoire.

La prévention demeure essentielle : rééducation périnéale après l’accouchement, restauration d’une tonicité de la paroi abdominale et pelvienne. Le traitement hormonal substitutif de la ménopause est un bon moyen de prévention de la déficience périnéale et sphinctérienne.