Anxiété de la personne âgée


Nevrose

L’anxiété, ou l’angoisse, se définit comme une peur sans objet, un sentiment de danger imminent, irrationnel. Ce sentiment est naturel, parfois stimulant (l’anxiété avant un examen scolaire peut stimuler le candidat) et ne devient pathologique que du fait de sa persistance ou de son intensité. Elle doit alors être considérée comme une maladie à part entière, à traiter avec le plus grand soin, sans nuire au patient par des médicaments nocifs.

Les signes d’anxiété

L’anxiété associe classiquement des signes psychiques et des signes physiques.
Ainsi, font partie d’un tableau anxieux une sensation subjective de malaise intense, un sentiment de danger ou de mort imminente, la crainte de perdre le contrôle de soi-même, de devenir fou ou de s’évanouir, mais aussi tout un cortège de signes somatiques : gêne respiratoire avec sensation d’étouffement, impression de « boule dans la gorge », palpitations cardiaques, tremblements, spasmes musculaires, sueurs, vertiges, envie d’uriner, diarrhée motrice, rougeurs… Ces signes ne sont cependant pas spécifiques à l’anxiété, et le médecin pourra rechercher d’autres causes.

L’ensemble de ces troubles est évidemment très gênant pour le patient et peut entraver sa vie sociale (il n’ose pas sortir de chez lui de peur de faire une bouffée d’angoisse). Le patient peut également chercher à lutter contre ces signes par des conduites inadaptées : prise d’alcool, de médicaments en quantité excessive…

Les différentes formes d’anxiété

Selon l’intensité de ces symptômes et leur fréquence, on distingue différentes formes de « syndromes anxieux ». On parle ainsi :

  • de troubles caractérisés par des attaques récurrentes d’anxiété sévère dont la survenue est imprévisible ;
  • d’anxiété généralisée qui évoque une anxiété
    « flottante », avec majoration des soucis quotidiens et peur que surviennent des événements malheureux (décès d’un proche, maladie…) ;
  • de troubles anxieux et dépressifs mixtes qui mêlent des signes du registre anxieux et du registre dépressif ;
  • de personnalité anxieuse qui décrit un trouble permanent de l’organisation de la personnalité.

L’anxiété chez la personne âgée

De manière générale, les troubles anxieux sont plus fréquents chez la personne âgée ; on constate une plus grande tendance à « se faire du souci » au sujet de sa santé, de la santé du conjoint… Cette généralité ne s’applique évidemment pas à tous les sujets âgés, certains devenant au contraire plus « philosophes » durant leur retraite…

L’anxiété pose deux types de problèmes chez le sujet âgé : un problème diagnostique car il est parfois difficile de distinguer des troubles anxieux isolés du début d’une maladie cérébrale organique plus grave (démence notamment). Et un problème thérapeutique car les médicaments anxiolytiques (contre l’anxiété) peuvent entraîner une confusion, des troubles de la mémoire ou une somnolence chez la personne âgée.

Traitement de l’anxiété

La prise en charge d’un état anxieux comprendra toujours une psychothérapie de soutien, c’est à dire des dialogues entre la personne et le médecin ou le psychiatre permettant d’évoquer les difficultés du patient et leur évolution. Une prise en charge psychologique plus ciblée sur l’anxiété, comme la relaxation, la sophrologie, complèteront parfois ces entretiens.
Les médicaments ont bien sûr leur place dans le traitement de l’anxiété, mais présentent pour la plupart des effets secondaires néfastes : confusion, somnolence, surdosages …

Les familles les plus utilisées sont les benzodiazépines (à l’origine d’une dépendance, ce qui limite leurs indications), les antidépresseurs, les neuroleptiques (aux effets secondaires moteurs souvent gênants chez le sujet âgé), parfois les bêtabloquants (à manier avec prudence car ils agissent également sur le cœur). D’autres familles de tranquillisants ayant peu d’effets secondaires existent mais sont souvent moins efficaces. Parmi celles-ci, la phytothérapie peut apporter une aide dans les formes légères.

Le médecin est souvent pris en étau entre la volonté de retarder autant que possible l’utilisation de ces médicaments, et la nécessité de soulager efficacement et durablement son patient.